Au commencement étaient les épices. Ainsi commence la biographie de Magellan par Stefan Zweig. Les épices, si chères au goût des Européens, qui avant leur découverte mangeaient des plats d'une extrême fadeur. Epices dont ils ne purent plus se passer.
L'ennui est qu'elles venaient de loin, récoltées à l'autre bout du monde par des esclaves malais, échangées à Malaka, amenées en jonques aux comptoirs indiens, puis jusqu'en Arabie où elles étaient transportées en caravane jusqu'en Egypte ou en Syrie, avant d'être chargées sur la flotte commerciale vénitienne et vendues aux marchands européens, une fois arrivées. Autant dire qu'avec autant d'intermédiaires, elles n'étaient pas données. Et que l'or et l'argent, faute de marchandises de valeur équivalente, étaient inexorablement attirés vers l'Orient. De là à justifier une Croisade...
Mais les Croisades ne permirent pas aux Occidentaux de se libérer le passage vers l'Océan Indien.
C'est là que les découvreurs intervinrent. Une race de marins hors du communs, en cinquante ans, changèrent la connaissance que l'homme avait du monde. Colomb, Cabot, Vasco de Gama, Bartholomeu Diaz, Americo Vespucci. Leurs noms sont restés gravés dans l'Histoire. Une génération unique.
Le passage du Cap de Bonne Espérance devint en quelques années une formalité. Le Pape accorda aux Portugais toutes les terres qu'ils découvriraient à l'Est et aux Espagnols à l'Ouest de l'Europe. Les îles aux épices revenaient mécaniquement ainsi aux Portugais. A moins qu'il ne soit possible de "faire le tour" et de les prendre à revers.
C'est ce que Magellan va offrir au roi d'Espagne, l'empereur Charles Quint. Il va ainsi partir à la tête d'une armada de cinq vaisseaux pour ce qui fut à l'époque la plus grande exploration de l'histoire de l'humanité : un tour du monde. Encore fallait-il non seulement que la terre soit ronde, n'en déplaise à l'Eglise et comme l'avait décrit Ptolémée dès le premier siècle avant l'ère chrétienne. Mais il fallait également qu'il existe un passage entre le continent américain et l'Antartique, permettant de relier l'Atlantique à l'Océan Indien. Qui aurait pu deviner que non seulement ce passage, le futur détroit de Magellan, existait, mais qu'il débouchait sur l'immensité du Pacifique ?
Pour mener une telle expédition, entouré d'hostilité car Portugais au milieu d'Espagnols, il se trouva un homme aux qualités hors du commun.
Sa biographie, sublimement racontée par Zweig, sans effets de style superflus, ne se lit pas mais se dévore.
19/20
L'ennui est qu'elles venaient de loin, récoltées à l'autre bout du monde par des esclaves malais, échangées à Malaka, amenées en jonques aux comptoirs indiens, puis jusqu'en Arabie où elles étaient transportées en caravane jusqu'en Egypte ou en Syrie, avant d'être chargées sur la flotte commerciale vénitienne et vendues aux marchands européens, une fois arrivées. Autant dire qu'avec autant d'intermédiaires, elles n'étaient pas données. Et que l'or et l'argent, faute de marchandises de valeur équivalente, étaient inexorablement attirés vers l'Orient. De là à justifier une Croisade...
Mais les Croisades ne permirent pas aux Occidentaux de se libérer le passage vers l'Océan Indien.
C'est là que les découvreurs intervinrent. Une race de marins hors du communs, en cinquante ans, changèrent la connaissance que l'homme avait du monde. Colomb, Cabot, Vasco de Gama, Bartholomeu Diaz, Americo Vespucci. Leurs noms sont restés gravés dans l'Histoire. Une génération unique.
Le passage du Cap de Bonne Espérance devint en quelques années une formalité. Le Pape accorda aux Portugais toutes les terres qu'ils découvriraient à l'Est et aux Espagnols à l'Ouest de l'Europe. Les îles aux épices revenaient mécaniquement ainsi aux Portugais. A moins qu'il ne soit possible de "faire le tour" et de les prendre à revers.
C'est ce que Magellan va offrir au roi d'Espagne, l'empereur Charles Quint. Il va ainsi partir à la tête d'une armada de cinq vaisseaux pour ce qui fut à l'époque la plus grande exploration de l'histoire de l'humanité : un tour du monde. Encore fallait-il non seulement que la terre soit ronde, n'en déplaise à l'Eglise et comme l'avait décrit Ptolémée dès le premier siècle avant l'ère chrétienne. Mais il fallait également qu'il existe un passage entre le continent américain et l'Antartique, permettant de relier l'Atlantique à l'Océan Indien. Qui aurait pu deviner que non seulement ce passage, le futur détroit de Magellan, existait, mais qu'il débouchait sur l'immensité du Pacifique ?
Pour mener une telle expédition, entouré d'hostilité car Portugais au milieu d'Espagnols, il se trouva un homme aux qualités hors du commun.
Sa biographie, sublimement racontée par Zweig, sans effets de style superflus, ne se lit pas mais se dévore.
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