mardi 2 juin 2009

Une reine bien trop légère


Nicolas Le Floch doit à nouveau défendre les intérêts de la Couronne. Dans le Noyé du Grand Canal, de Jean-François Parot, nouveau tome (le 8e, déjà...) des aventures du petit marquis breton devenu commissaire au Chatelet et confident du Roi, l'intrigue tourne autour du vol d'un bijou porté par la Reine. Bijou ô combien sensible dans la mesure où il peut également servir de passe-partout pour les portes de ses appartements.
Le Duc de Chartres est un jaloux et un intriguant. On ne se refait pas. Le Comte de Provence également. Avec un tel cousin et pareil beau-frère, l'honneur de la Reine, qui prête de surcroit tant le flanc à la critique, ne peut être qu'entre de mauvaises mains et les panflets, et les quolibets, fleurissent dans un Paris persifleur pour la plus grande joie de la perfide Albion.
L'enquête est agrémentée, comme à l'habitude, de la description détaillée de mets "de l'époque", qui donnent au foie du héros une place centrale dont la résistance n'a d'égale que son obstination dans la poursuite des épineuses enquêtes auquelles il se frotte.
Beau cours d'histoire où l'on rencontre Mesmer le magnétiseur, Restif de la Bretonne, poète et oiseau de nuit, et nombre d'autres personnages historiques, habitués de la série (Sartine, ministre de la Marine, Le Noir, lieutenant général de police) sans oublier la famille royale.

Parot est sans conteste un habile historien et certainement un fin gourmet. Je maintiens avoir plus de doutes sur ses qualités en tant qu'écrivain policier. L'ensemble est agréable, s'avale rapidement et sans indigestion. Les ficelles sont hélas bien grosses et le plus naïf des lecteurs aura compris plusieurs chapitres avant le héros qui est le coupable. C'est dommage, mais pas rédhibitoire.

Je vous le conseille pour le train, lors d'un départ en vacances estivales. Vous n'arriverez pas stressés.

13/20 (parce que j'aime manger)

PS : La série a nombre de fans, suffisamment d'ailleurs pour avoir justifié une adaptation télévisuelle de certaines enquêtes. Je suis persuadé que vous trouverez de multiples critiques plus élogieuses que celle-ci.

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