J'ai un autre critère, supplémentaire : il a un style. Le sien. Reconnaissable en quelques lignes.
Extrait de la nouvelle Enigme en Mer (Problem at Sea) :
"- Messieurs, Mesdames, préluda-t-il avec emphase tout en mêlant à son habitude le français à ses quelques bribes de mauvais anglais, il est fort aimable à vous d'avoir l'indulgence de m'écouter. M. le capitaine vous a signalé que je possède une certaine expérience de ce genre d'affaires. J'ai, il est vrai, ma petite idée quant à la manière d'élucider le présent mystère.
Il fit un signe et un steward se fraya un chemin vers l'estrade pour lui remettre un objet aussi volumineux qu'informe enveloppé dans un drap.
- Ce que je suis sur le point de faire va sans doute vous surprendre un peu, les avertit-il. Vous me prendrez peut-être pour un excentrique, voire pour un fou. Néanmoins, je vous assure que derrière ma folie se cache -comme vous autres Anglais aimez à le dire - une méthode."
A chaque fois que je lis une enquête d'Hercule Poirot (ne me dites pas que vous ne l'aviez pas reconnu), je l'imagine sous les traits de Peter Ustinov, tellement plus proche à mon goût du personnage que le peu ragoutant David Suchet.
Dans le Bal de la Victoire, d’Agatha Christie, on retrouve le célèbre détective belge dans une série d’enquêtes, de qualités inégales par ailleurs. C’est toutefois toujours un plaisir de voir Poirot utiliser ses petites cellules grises et son sens de la psychologie pour confondre les meurtriers. Ses déductions ne tiendraient pas toujours lieu de preuves devant un tribunal. C’est pourquoi il est heureux que le fairplay so british fasse quasi systématiquement avouer son crime au méchant démasqué.
Une lecture plaisir, donc. Les jours se faisant plus court et le temps plus maussade, il est urgent de se réconforter.
15/20
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