En haute montagne, dans les Alpes, le face à face d'un chamois et d'un braconnier.
Pas n'importe quel chamois. Il mène sa harde depuis 20 ans. L'animal est fier et intelligent. Quand il ne dirige pas son troupeau, il le domine perché sur un à-pic, toujours un papillon blanc posé sur une corne.
Pas n'importe quel braconnier. Un solitaire vivant en pleine montagne, vainqueur des pires parois avant les alpinistes pour trouver le bon angle de tir. Lié étroitement à cette nature sauvage où il est un voleur, selon ses propres termes.
Lorsqu'un automne le chamois sent que bientôt un plus jeune mâle viendra le déposer, que le chasseur trouve le poids des années devenir trop lourd pour la vie qu'il mène, une dernière confrontation s'impose.
Extrait p34, Editions Gallimard :
Le canon du fusil avait ramassé des fils d'araignées dans les passages. Il les laissa, ils étaient de bon augure, oeuvre du plus grand chasseur du monde, qui dessine des pièges dans l'air pour capturer des ailes. L'araignée était une collègue. Dans sa cabane, les fils des toiles d'araignées étaient tendus autour de la fenêtre. Ils brillaient au soleil pour accrocher les vols. Les araignées fixaient des filets avec un centre et attendaient. Les proies viennent à elles. L'homme devait escalader pour aller au centre des proies. L'araignée était le plus fort des chasseurs. Dans sa position encore à l'ombre, l'homme voyait briller au vent un fil de toile d'araignée collée sur le canon de son fusil.
Le Poids du Papillon, d'Erri de Luca, est une belle histoire. Le style est sobre, sans effets, touchant. Une très belle randonnée en montagne.
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