Courir avec des Ciseaux est le premier roman autobiographique d'Augusten Burroughs : il y raconte son enfance. Il s'est révélé bien plus dur que Déboire (ses démêlés avec l'alcool) et Pensée Magique (principalement des brèves sur sa vie quotidienne et quelques souvenirs de jeunesse), postérieurs et dans l'œuvre de Burroughs et dans l'évolution de sa vie.
Heureusement, l'humour et la sensibilité de l'auteur rendent le récit supportable, et même drôle. Raconté de façon plus crue, il serait intenable tant enfant il souffrit de tous les maux possibles :
Parents se déchirant verbalement et s'agressant physiquement avant de se séparer, mère poétesse folle qui l'abandonne aux bons soins de son psy qui en devient le tuteur, violé par le fils de sa famille d'adoption...
Inadapté à son école, il simule avec l'aide du psy une tentative de suicide pour en être dispensé. Il faut dire qu'il ne l'aime pas, son école :
Il y avait un autre problème, d'ordre esthétique. L'imposant bâtiment gris de plain-pied m'évoquait une usine spécialisée dans la production à la chaîne d'aliments à base de viande hachée, ou la fabrication d'yeux en plastique pour animaux en peluche. En aucun cas ce n'était le genre d'endroit où je pouvais avoir envie de passer du temps dans la vraie vie. Le cinéma d'Amherst, à l'inverse, était pile le lieu type où j'avais envie de traîner. Il y avait même un coin fumeur. J'aimais bien également le Chess King, au Hampshire Mall. Ils y vendaient des chemises avec bandes réfléchissantes incorporées et de formidables pantalons blancs habillés au pli permanent.
C'est émouvant, souvent drôle, notamment quand Augusten et Nathalie, une des filles de la famille, décident de casser le plafond de la cuisine pour "y faire entrer davantage de lumière".
Je laisse le mot de la fin à l'auteur dans ses remerciements :
"Je sais également gré à mon père et ma mère de m'avoir donné, même par inadvertance, une enfance à ce point mémorable."
Grand merci pour ma part à Lily qui m'a permis de connaître ce grand auteur.
17/20
PS : Le livre a été adapté au cinéma en 2007, sous le même titre et avec une fort belle distribution : Alec Baldwin, Gwyneth Paltrow, Annette Bening, Joseph Fiennes
1 commentaire:
Je suis contente que tu aime à ce point A.B. C'est un de mes auteurs fétiches, pour la bonne et simple raison qu'il sait me fait rire là où d'autre, en racontant la même histoire, me répugnerait ou me ferai pleurer.
Lily.
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