mardi 25 août 2009

Alter ego


Lire un Tonino Benacquista, c'est déguster une petite gourmandise. De celles qu'on laisse pour la fin du repas, pour la déguster une fois rassasié. Elle passe toute seule, trop vite. Dans le cas de Quelqu'un d'Autre, la gourmandise est passée beaucoup trop vite. J'irais même jusqu'à me demander si par hasard on ne m'aurait pas volé ma fin.

Pour faire référence au billet précédent, autant Hamilton sait décortiquer un champ de force et un générateur à plasma, mais n'a jamais pu forcer la couche de l'épiderme, autant Benacquista nous fait plonger dans les tourments des âmes avec une facilité déconcertante.
Thierry et Nicolas se sont rencontrés sur un cour de tennis. Ils ont poursuivi le match tardivement autour de petits verres de vodka. Pas vraiment malheureux, pas vraiment paumés, la quarantaine insatisfaite, ils se lancent un pari : changer de vie et se retrouver trois ans plus tard au même endroit.

L'un va revivre grâce à l'alcool, source d'épanouissement, de réussite professionnelle et sentimentale, jusqu'à ce que la quantité de sang dans l'alcool atteigne une certaine limite. L'autre va organiser sa disparition et sa renaissance : nouvelle identité, nouveau visage, nouveau métier...
La question sous-jacente : Peut-on devenir un autre, ou finit-on toujours par retomber sur soi ?
Je regrette fort une fin trop rapide à mon goût, peut-être faute d'inspiration, mais qui ne doit pas empécher de se plonger dans cette histoire où le talent de conteur de Benacquista demeure toujours un plaisir.

14/20

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