mercredi 18 décembre 2013

A vif

Ca ne m'était pas arrivé depuis quelques temps, alors ça m'a surpris. Un écrivain qui se livre, ses fragilités, ses émotions, ses tripes. Qui se met à nu, avec finesse et humour.
A force de lire du drôle, du technique, du subtil, de la merde parfois, j'en avais oublié le frisson éprouvé face à une sensibilité authentique.

Augusten Burroughs, dans Effets Secondaires Probables, livre à nouveau des morceaux de sa vie. Des passages tendres, d'autres cruels, dans lesquels il a rarement le beau rôle. Chaque chapitre ajoute une pièce au puzzle. Etonnant comme mis bout à bout, ces petits chapitres si drôles forment un ensemble si triste.


Extrait p. 143 : (Augusten est dans un bar où il a rendez-vous avec un garçon rencontré par petite annonce.)
Il regarda nos jambes, d'abord les miennes, puis les siennes.
"C'est agréable de se toucher".
Je le détestais. Je déteste les gens qui supposent une intimité immédiate. Bien que je ne mange pas en protégeant mon assiette avec les bras, je maintiens toujours une certaine distance au premier abord. Je viens d'une famille dysfonctionnelle de Nouvelle-Angleterre. Je ne suis pas le moins du monde méditerranéen, je n'attrape pas la première main venue, n'embrasse pas la moindre joue velue. Il y a un peu d'Allemand en moins, je ne suis pas câlin.

Quel bonheur que de lire du Augusten Burroughs.

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