dimanche 10 mai 2020

Ravel

Jean Echenoz a raconté les dix dernières années de la vie de Ravel, dans un ouvrage éponyme. On ne peut pas parler de biographie au sens classique du terme. Plutôt d'un portrait, constitué de petites touches délicates. Où le non-dit parle autant que le narré, comme en musique les silences font partie intégrante de la composition.
Echenoz dépeint un homme portant l'attention la plus extrême à son élégance, qui n'hésitait pas à lancer une mode, plutôt qu'à la suivre. De même qu'en musique, Ravel avait également son style. Il faisait du Ravel. Individu extrême, extrêmement conscient de sa popularité, et vivant fort mal les inimitiés et critiques, nombreuses, inhérentes à son caractère.
Un homme entouré de femmes et à la fois solitaire. Qui passa toute sa vie à la recherche du sommeil.

Toutes ces petites touches forment un tableau émouvant, fin, qui prend toute sa précision dès que le lecteur prend du recul, à la manière d'une toile impressionniste.
Ah, j'oubliais, il a écrit le Boléro. Visiblement, il n'a pas fait exprès.