mercredi 11 novembre 2020

La quintessence de la page blanche

Edwin Topliss écrit des romans pornos. Ce n'était pas sa vocation mais c'est devenu son gagne-pain. Il a nombre d'astuces pour les débiter mécaniquement. 15 pages par jour, 10 jours, et il a fini son mois. Marié, un enfant, embourgeoisé, il charrie nombre de regrets.

Jusqu'à ce roman de trop. Celui qu'il n'arrive plus à écrire, le cerveau perdu dans des digressions sans fin. Ce roman, son roman, compte peut-être cinq ou six chapitres 1, quelques chapitres 2, et l'on assiste en partageant son angoisse au mois qui s'écoule, et à sa vie qui s'écroule en parallèle.

Beaucoup d'humour et de références dans ce roman de Donald Westlake au curieux nom d'Adios Schéhérazade (une invention de son héros). L'angoisse de la page blanche, ou plutôt de la page noircie, mais pas du tout de ce qu'il aurait fallu, est parfaitement retranscrite.

Un beau moment de lecture, fort déroutant.