vendredi 19 août 2011

Nihil novi sub sole

Ceux qui vont mourir te saluent, morituri te salutant comme l’auraient clamé les gladiateurs devant l’empereur romain avant de se battre, est un des premiers romans policiers de Fred Vargas.  Les mécanismes habituels de l’auteur sont déjà en place, et le lecteur habitué devinera facilement où elle veut le perdre et où finalement elle va l’emmener. Les personnages sont plein de charmes, que ce soit les trois amis étudiants, Claude, Tibère et Néron, la beauté fatale pourtant si fragile et le détective pas causant mais amoureux quand même.
L’enquête et ses rebondissements se déroulent dans une Rome joliment représentée. Il fait chaud et moite, et les pas raisonnent fort sur le marbre des bibliothèques vaticanes. Les évêques pratiquent la casuistique, les flics passent leur temps à faire fausse route et le meurtrier trucide. Nihil novi sub sole. 

Extrait, Editions J’ai Lu, page 91 :
En haut, Laura trouva les trois garçons dans un état tourmenté, les visages soucieux ou fatigués.  Elle passa les doigts dans les cheveux de Claude.
-          - Tibère, mon grand, dit-elle, tu ne crois pas que ce serait bien que tu nous donnes quelque chose à boire ? Et à manger ? Qu’est-ce que vous avez eu aujourd’hui ? Qu’est-ce qui ne va pas ?
Tibère laissait tomber les glaçons au fond d’un verre.
-         -  Il y a un homme qui est venu nous voir, Laura, dit-il avec une moue. C’est un envoyé spécial du gouvernement français, un de leurs meilleurs juristes, paraît-il. Il est chargé, à cause d’Edouard Valhubert qui s’affole, de juguler l’enquête de la police italienne, de tirer ses propres conclusions et de décider du sort final de l’affaire, qu’il soit juste ou non, peu leur importe, l’essentiel étant la sécurité d’Edouard Valhubert le Crapaud.
-          - Pourquoi est-ce que tu l’appelles le Crapaud ?
-          - Parce que j’ai décidé que le ministre Edouard avait une tête de crapaud. Il l’avait d’ailleurs bien avant d’être ministre. Enfin, tu ne trouves pas qu’il a une tête de crapaud ?
-          - Je ne sais pas, murmura Laura. Tu es drôle. Qu’est-ce que ça peut faire ?
-         - Attention, intervint Néron, efforçons-nous d’être précis : crapaud à ventre jaune ou bien crapaud à ventre de feu ?
-         - Jaune, absolument jaune, comme un citron, dit Tibère.
-         - C’est bon ça, le citron, dit Néron.
-         - Vous me faites chier, dit Claude. Tibère, tu parlais de cet envoyé spécial à Laura, essaie de continuer, je t’en prie.


Un bon divertissement de journée d’été, de préférence les pieds dans l’herbe avec une bonne limonade. Ca passe tout seul.

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