lundi 22 août 2011

Istanbul Constantinople

Comme elle est belle, l'idée de ce roman. Retracer la venue de Michel-Ange, en froid avec un pape trop près de ses deniers, à Constantinople, chez le Grand Turc. En 1506, Bayezid II le Juste a décidé de relier par un pont enjambant le Bosphore les deux rives de sa capitale. Non satisfait par les plans que lui a proposé Léonard de Vinci, il fait mander Michel Ange.
Parle leur de batailles, de rois et d'éléphants, de Mathias Enard, narre le séjour de ce peintre et sculpteur de génie, tiraillé entre son orgueil d'artiste, ses peurs d'excommunication, et son attirance pour une belle danseuse andalouse.

Qu'il est dommage que le ton languide du récit ne soit pas à la hauteur de la beauté de l'histoire.
Extrait p 128, Editions Actes Sud : (un monologue de la danseuse)
Tu sens que la fin approche, que c'est la dernière nuit. Tu auras eu la possibilité de tendre la main vers moi, je me serai offerte en vain. C'est ainsi. Ce n'est pas moi que tu désires. Je ne suis que le reflet de ton ami poète, celui qui se sacrifie pour ton bonheur. Je n'existe pas. Tu le découvres peut-être maintenant ; tu en souffriras plus tard, sans doute ; tu oublieras ; tu auras beau couvrir les murs de nos visages, nos traits s'effaceront peu à peu. Les ponts sont de belles choses, pourvu qu'ils durent ; tout est périssable. Tu es capable de tendre une passerelle de pierre, mais tu ne sais pas te laisser aller aux bras qui t'attendent.


Le roman est découpé en petits chapitres d'une ou deux pages, et ne va pas sans donner l'impression que chaque mot accouché fut une épreuve. Heureusement l'ensemble est court et l'aspect plaisant de l'histoire compense amplement l'épuisement du style.

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