lundi 8 septembre 2008

Petite cuisine et Grande Histoire


Après le piètre Chien du Diable de Fabienne Ferrère, sur lequel je me suis hélas répandu récemment, j'avais promis de revenir à des histoires, à de l'Histoire, plus goutue. Si vous avez faim de grands moments (le congrès de Vienne de 1814 où les nations européennes se déchirent l'empire napoléonien), de grands hommes (Talleyrand, unique, grand serviteur de la France, représentant d'une nation défaite, la défendant avec tout son esprit, si retord et complexe), ce livre vous attend.
Le principal atout de Talleyrand : son cuisinier, Antonin Carême, qui lui permet d'offrir à ses invités stratégiques des repas dignes de l'Olympe. Lorsque Carême est accusé de meurtre, c'est la diplomatie française qui est menacée.
Ce roman, Le Cuisinier de Talleyrand de Jean-Christophe Duchon Doris, met l'eau à la bouche, tant la finesse des mets de Carême est habilement rendue. L'auteur est une fine plume.
Extrait (merci au site Encres Vagabondes pour ce passage, http://www.encres-vagabondes.com/magazine/duchon.htm), portant sur un petit déjeuner que se fait monter la nièce de Talleyrand :

« bol brûlant de chocolat, langues-de-chat cuites au miel et au beurre, un verre d'orgeat et un gâteau aux abricots de la Wachau sortant du four. […] Le gâteau avait fait craquer sa vieille croûte et une lave d'un jaune luisant clapotait entre les lèvres dorées de la chair éclatée, exhalant une odeur chaude d'amande et de fruit qui se répandait dans les escaliers […] ».


L'intrigue policière est quant à elle rondement menée, mais avec moins de saveur. On ne peut pas tout avoir.


Un livre donc à recommander, mais plus pour les férus d'histoire et les gourmets, que pour les détectives en herbe.

14/20

Je vous parlerai prochainement d'autres littératures policières relevées de gastronomie.

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