jeudi 14 janvier 2010

La saga Vorkosigan

Saviez-vous que la saga Miles Vorkosigan de Lois MacMaster Bujold a obtenu plus de prix Hugo qu'aucune autre avant elle (quatre, il me semble, dont trois romans et une nouvelle) ?


Les romans peuvent se lire de façon (relativement) indépendante, et doivent une partie de leur charme au fait que l'auteur joue de l'un à l'autre sur des registres différents. Lois MacMaster Bujold (que ce nom est long...) n'a définitivement pas une belle plume. En revanche, et comme je l'ai déjà dit ici, c'est une conteuse d'histoires hors pair, qui de surcroit se renouvelle sans cesse. Elle n'écrit pas deux fois le même roman.

Voici mes quatre dernières proies (par ordre chronologique) :

Les Frontières de l'Infini
Recueil de nouvelles, dont deux particulièrement marquantes : Les Montagnes du Deuil, où Miles part enquêter dans une région reculée de son district et se heurte au poids des traditions. Dont la tradition de mettre à mort les enfants "mutants". Ayant lui-même extérieurement tout du mutant, petit et difforme, son enquête n'est pas facilitée.
La dernière nouvelle m'a marqué encore davantage. Un camp de prisonniers. Plat. Sous une cloche. Seul relief : des toilettes posées au centre. Dix mille hommes et femmes. On entre dans le camp juste avec un bol et une couverture. La nourriture est livrée au travers d'une paroie, chaque fois différente.
Il suffit de cinq minutes à Miles après son entrée pour se retrouver nu, au sol, blessé suite à une agression l'ayant privé de son maigre bagage.


La Danse du Miroir
Excellent roman. Imposable du début à la fin. Le clone de Miles usurpe sa place, détourne un vaisseau de guerre et part accomplir une vendetta personnelle. Miles part à sa poursuite. L'opération échoue et se termine en bain de sang. Miles n'a pas d'autre solution que d'aller le sauver, laser à la main. C'est là qu'il meurt. Rythme haletant et finesse de l'analyse psychologique se succèdent. Un grand moment que je ne veux pas déflorer davantage.



Komarr
Petit passage à vide, je trouve. Le roman se perd un peu dans sa propre intrigue et le style contemplatif fatigue. A croire que l'auteur n'avait pour principale ambition avec Komarr que de faire apparaître le personnage d'Ekaterin, qu'elle adore, et qui sera au cœur du roman suivant.

Ekaterin
Fini le space opera. Pas une seule bataille spatiale. Miles est sur Barrayar, sa planète natale, où il siège au conseil des Comtes. Il fait parallèlement sa cour à Ekaterin.
Le roman tourne autour d'intrigues politiques et de la désastreuse cour que Miles mène auprès d'Ekaterin. Le style est surprenant, mais cet effet de surprise fait parti des raisons pour lesquelles MacMaster Bujold est si agréable à lire. On n'est jamais mené là où on l'en pense aller.

Si vous en avez l'occasion, ne faites pas comme moi, lisez plutot les romans dans l'ordre chronologique (même si ce n'est pas l'ordre dans lequel l'auteur les a écrits). Mais en tous cas, lisez-les.
Voici un lien Wikipedia qui aide à y remettre de l'ordre : http://fr.wikipedia.org/wiki/Lois_McMaster_Bujold

17/20 pour l'ensemble avec un 18/20 pour la Danse du Miroir

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