mercredi 25 novembre 2009

L'amour des étoiles

Bon, une fois n'est pas coutume, je ne vais pas vous parler d'un bouquin. Cette décision exceptionnelle, parce que lorsque l'on a une thématique on la garde, vient du fait que j'ai visionné un court métrage trois fois hier tant je l'ai trouvé bien pensé, réalisé, monté, inspiré... bref : réussi.
 



George Lucas in Love, court métrage indépendant, a été réalisé en 1999 par Joe Nussbaum, avec de l'argent confié par ses grands-parents. Ce film lui servit de carte de visite de façon si efficace qu'il fut par la suite embauché par Dreamworks comme réalisateur.
Hommage à Star Wars et à Shakespeare in Love, il a reçu le prix du meilleur court métrage Canal Plus en 2000 et a été récompensé dans nombre d'autres festivals.

Une pépite.

lundi 23 novembre 2009

Le Petit Nicolas

Le Petit Nicolas a des Ennuis, de Goscinny et Sempé, est un des albums les plus réjouissants du Petit Nicolas. Il ne faut surtout pas acheter les inédits qui sortent ces derniers temps (ils ne sont pas inédits pour rien), mais bien les albums sortis du temps du grand Goscinny.

Je connais peu de lectures aussi hilarantes. Ces histoires sont encore meilleurs lues à voix hautes, partagées. Et leur lecture à différents niveaux, tout comme Goscinny sut également très bien le faire dans Astérix ou Lucky Luke par exemple, fait de ces histoires un plaisir pour toutes les tranches d'âge (à partir de 8 ou 9 ans tout de même), à lire et à relire.

Extraits de La Lampe de Poche :

"Comme j'ai fait septième en orthographe, papa m'a donné de l'argent pour m'acheter ce que je voudrais, et à la sortie de l'école tous les copains m'ont accompagné au magasin où j'ai acheté une lampe de poche, parce que c'était ça que je voulais. C'était une chouette lampe de poche que je voyais dans la vitrine chaque fois que je passais devant le magasin pour aller à l'école, et j'étais drôlement content de l'avoir.
[...]
Et puis papa est arrivé et je suis allé l'embrasser, et je lui ai montré ma chouette lampe de poche et il a dit que c'était une drôle d'idée, mais qu'enfin avec ça je ne casserais les oreilles de personne. Et puis il s'est assis dans le salon pour lire son journal.
- Je peux éteindre la lumière ? je lui ai demandé.
- Eteindre la lumière ? a dit papa. Ca ne va pas, Nicolas ?
- Ben, c'est pour jouer avec la lampe, j'ai expliqué.
- Il n'en est pas question, a dit papa. Et puis je ne peux pas lire mon journal dans l'obscurité, figure-toi.
- Mais justement, j'ai dit Je te ferai de la lumière avec ma lampe de poche, ça sera très chouette !"


C'est un must. Je le redis au cas où mon appréciation serait restée ambigue.

18/20

lundi 9 novembre 2009

Péché de jeunesse

A Propos d'un Gamin, de Nick Hornby, parle d'une rencontre. Celle d'un trentenaire dragueur, Will, dilettante dont la vie est d'une telle inanité qu'il a découpé ses journées en demi-heures en guise d'unités de temps qu'il tente désespérément, mais systématiquement de remplir (prendre une douche, une unité de temps, voir une série télé, une unité de temps...). Celle d'un garçon de douze ans, Marcus, dont les parents sont séparés et qui vit avec sa mère, dépressive suicidaire dont l'horloge interne s'est arrêtée dans les années 70 (il faut préciser que l'histoire se situe au début des années 90, auxquelles nombre d'allusions sont faites en hommage). Marcus est le souffre-douleur de son école, mal fagoté, pas le moins du monde en phase avec ses pairs de petits camarades et de surcroit ayant tendance à fredonner dès qu'il manque d'attention en classe, ce qui ne saurait être conseillé.
Ces deux-là vont donc se rencontrer, devenir involontairement amis et changer radicalement leurs vies respectives.
Le livre a été adapté au cinéma en 2002 par Paul Weitz sous le titre "Pour un Garçon". Je ne l'ai pas vu et j'ignorai son existence jusqu'à ce matin. Toutefois, Hugh Grant, qui joue Will, était en effet tellement évident pour ce rôle, que je l'ai visualisé en Will dès les premières pages.

Une mention spéciale au personnage d'Ellie, ado de trois ans l'ainée de Marcus, fan de Kurt Cobain, rebelle jusqu'au bout des ongles, terreur de son lycée, et dont l'association des contraires avec Marcus ne pouvait être que totalement réjouissante.
Un bémol à cette très sympathique lecture, pleine de trouvailles et d'inspiration : l'histoire du garçon prend le dessus en fin de roman, alors que ce dernier avait commencé de façon très équilibrée. Le lecteur n'a donc droit qu'à une demi-fin (si on est gentils) et de surcroit très rapidement expédiée.
"Et donc, ils ont changé, larme à l'oeil, petit sourire, bras sur l'épaule, fin".

Un bon-ptit-film romantique britannique avec Hugh Grant, ça ne se refuse pas. C'est drôle, fin et jamais vulgaire, et totalement British.

15/20

mardi 3 novembre 2009

New York New York

Augusten est publicitaire, alcoolique repenti, homosexuel et new-yorkais. Dans le désordre. Après l'excellent Déboire, déjà évoqué ici, où il narrait sa douloureuse sortie de l'alcoolisme, Augusten Burroughs offre dans Pensée Magique des brèves sur sa vie, classées relativement chronologiquement.
Lire Augusten est hautement réjouissant. Il est nombriliste, extrêmement torturé et souvent assez méchant. Tant avec lui qu'avec les autres.
C'est pourquoi apprendre qu'il a trouvé un jour une souris dans sa baignoire ou connaître dans le détail ses démélés avec sa femme de ménage, anecdotes théoriquement plus qu'ennuyeuses dans la bouche d'un convive à une soirée et incitant fortement à se réfugier dans la sangria disposée à cet effet sur le buffet du salon, devient étonnamment, quand Augusten raconte, aussi épique que l'homérique Guerre de Troie.

Extrait : (Augusten lit la liste d'articles que sa future femme de ménage lui a demandé d'acheter)
"Je n'avais pas encore fini sa liste que j'avais déjà envie de la virer.
"Un balai en fibres naturelles (pas de poils en nylon), des lavettes réutilisables (pas d'essuie-tout en papier... pensez à tout ce gaspillage), conservez vos journaux (je m'en sers pour nettoyer les vitres), un magnum de jus de citron, un paquet de gros sel, un sac de chaux, des tampons en laine de verre, de l'huile d'olive (pour l'entretien de vos meubles)."
Je suis capable de laisser du mou à bien des gens mais je dis non à une table basse graisseuse. C'était déjà dément de penser qu'elle allait nettoyer mon appartement avec des condiments, alors je n'allais pas la laisser assaisonner mon mobilier à la sauce vinaigrette.

Augusten va voir sa vie changer en cours de roman, car il trouve celui qui va devenir son grand amour. Et lentement, insidieusement, Augusten devient moins acide, plus attentionné. Ce qu'il gagne en qualité de vie, le roman le perd hélas en piquant. Toutefois le lent changement du personnage est plus qu'attendrissant. Je pense que tout lecteur ne peut s'empècher de se projeter dans Augusten, c'est là sa force.

Une lecture très agréable, bien qu'inférieure à Déboire.

15/20