mercredi 25 mars 2009

Des morts si vivants


Encore du Neil Gaiman ??? Ca devient un blog thématique, ce n'est pas possible.
Je demande pardon pour cela.
Mais l'Etrange Vie de Nobody Owens est un roman qui m'a littéralement captivé.
Littérature jeunesse, pour les plus de 13 ans, c'est un roman une fois de plus qui s'adresse à tous. D'ailleurs, que ne peut-on lire à 13 ans ? Pas grand chose. N'est-ce pas un âge de maturité religieuse ?
Nobody, comme il sera appelé plus tard par sa famille adoptive, a bien moins que 13 ans, lorsqu'il échappe à l'assassin qui vient de tuer froidement à coups de couteau ses parents et sa soeur. Il n'a qu'un an et demi. Il est allé ramper jusqu'au cimetière voisin, totalement inconscient de la tragédie qui vient de se dérouler. Et là, il va être sauvé par ceux qui vont devenir sa famille d'adoption, cédant au plaidoyer du spectre de sa mère.
Les morts vont l'accueillir et le cacher. L'élever et le protéger. Heureusement, car ceux qui veulent la mort de Nobody ne sont pas du style à baisser les bras.
Dans ce magnifique roman, comme dans les Noces Funèbres de Tim Burton, les morts sont bien plus humains que les vivants.
Ce livre déborde de sensibilité, d'humanité, de trouvailles également. Je ne peux être que dithyrambique.

Je n'ai pas trouvé de mauvaises critiques. Je vous livre donc les plus belles à mes yeux :
« Le Livre du cimetière est d’une imagination sans fin, magistralement raconté et, comme Bod lui-même, trop brillant pour tenir en un seul endroit. C’est un livre pour tous. Vous l’aimerez à mort. », Holly Black, co-auteur des Chroniques de Spiderwick
"Si on devait juger de la qualité d'un roman au nombre de stations de métro ratées (ce qui est, je trouve, un critère assez objectif), ce roman remporte la palme haut la main : j'ai raté 5 stations de métro à cause de lui." (http://happyfew.hautetfort.com/archive/2008/12/03/leave-no-path-untaken.html)

mercredi 18 mars 2009

La chose dans le noir et la petite fille


Coraline, de Neil Gaiman, est un roman pour enfants (je dirais, à partir de 12 ans). C'est surtout un livre fantastique, qui respecte tous les codes du genre, instaurés depuis Prosper Mérimée et sa Venus D'Ille.
Coraline Jones vient d'emménager dans une grande maison avec ses parents. Comme toute bonne petite fille, c'est une exploratrice. Elle ne met pas longtemps à remarquer que la porte théoriquement condamnée, dans le grand salon, débouche sur un couloir sombre et fort inquiétant, où une créature vieille et mauvaise n'aurait jamais dû être réveillée.

"- Je peux aller dans le grand salon ?
C'était là que les Jones entreposaient les meubles coûteux (et inconfortables) que la grand-mère de Coraline leur avait légués à sa mort. Coraline n'avait pas le droit d'y entrer. Personne n'y allait jamais. La pièce était réservée aux jolies choses. "

Le jour où les parents de Coraline disparaissent, elle doit se rendre à l'évidence : elle seule peut les secourir. Elle part alors à leur recherche en traversant le couloir sombre.

Un moment de bonheur que je vous invite à partager.

16/20

PS : je constate qu'un film d'animation adapté du livre sort en France le 10 juin prochain.

jeudi 12 mars 2009

Abarat


Il arrive qu'un "maître de l'horreur" ait envie d'écrire pour les enfants. C'est le cas de Clive Barker, avec Abarat. Même si la distinction entre littérature jeunesse et littérature tout court va s'amincissant (ce dont on remercie notamment Harry Potter), il n'y a ici aucun doute sur le côté de la barrière où l'on se trouve.
L'histoire ressemble à une sorte de Magicien d'Oz. L'héroïne, Candy, bien malheureuse dans son état du Midwest natal, n'ayant jamais quitté sa ville, Chickentown, où tout sent le poulet, va se retrouver emportée dans un royaume fantastique où des aventures extraordinaires vont lui arriver.
Royaume constitué d'îles. Chaque île étant une Heure. Le soleil est toujours à son zénith sur l'île qui correspond à midi, si vous voyez le principe.

Fantastique, j'aime.
Onirique, j'ai plus de mal.

Le monde où Candy évolue ressemble définitivement plus à un rêve qu'à une autre réalité.
La cohérence y manque beaucoup. A vrai dire autant que dans le Magicien d'Oz ou Alice au Pays des Merveilles.

De belles idées et l'âme de poête de son auteur font toutefois passer un agréable moment dans cette succession de tableaux que constitue le périple de la jeune fille. J'ai acheté le tome 2. Comme quoi, je n'ai pas tant détesté que ça.

12/20

mardi 3 mars 2009

Un peu plus loin des étoiles


Spin, de Harold Charles Wilson, est ce que les milieux autorisés on coutume d'appeler de la SF dure. Dure, non parce que l'histoire tire plus de larmes ou est éminemment sanglante, mais parce qu'elle se fonde sur des techniques dérivées des connaissances actuelles et accorde une part importante aux explications scientifiques. Un exemple fréquent d'écrivain de SF dure est Kim Stanley Robinson, auteur de la trilogie de Mars, narrant la terraformation et la colonisation de la susdite planète.
Mais revenons à nos moutons : l'idée de départ de Spin est tout ce qu'il y a de plus sympathique. Une nuit, les étoiles disparaissent. La Terre s'est retrouvée enfermée dans une bulle, le Spin. Et à l'extérieur de cette bulle, le temps s'écoule des milliers de fois plus vite. La bubulle en question n'empèche pas les fusées d'entrer ou de sortir, mais le décallage temporel est pour le moins génant. Génant surtout car il va suffir de quelques décennies pour que notre Soleil vieillisse lui de quatre milliards d'années, rendant la vie impropre sur la Terre. Bref, un vrai souci. Heureusement, l'humanité est pleine de ressources.
Malheureusement, l'auteur, lui, nettement moins. Du genre contemplatif, il montre pour l'action une nonchalance non feinte.
Sa nonchalance est également partagée par l'humanité qui sombre relativement peu dans le chaos, malgré l'apocalypse annoncée. Ce sur quoi je nourris quelques doutes, même si je loue la foi de l'auteur notamment dans la continuité des services publics.
Et puis les romans où les humains s'agitent sans arriver à rien, ça m'énerve.
Au final, c'est beau et bien écrit. Je risquerais presque un parallèle avec Jonathan Strange et Mr Norrel, que je ne puis m'empêcher de citer régulièrement lorsque l'envie me prend de vouer une lecture aux gémonies. Beau. Bien écrit. Belle idée de départ. Et long, et fade... Respectivement prix Hugo 2005 et 2006. Il y a des séries comme ça.

Toutefois, les avis sont partagés. Le Cafard Cosmique, Quarante-Deux (http://www.quarante-deux.org/cosmos/herzfeld/index.php/2005/08/27/24-robert-charles-wilson-spin), et nombre d'autres critiques sont tout ce qu'il y a de plus élogieux.

8/20
A vous de juger.