lundi 23 février 2009

Tout ce sang


J'ai chantonné toute la semaine dernière le Chant du Départ.
"La République nous appelleSachons vaincre ou sachons périrUn Français doit vivre pour EllePour Elle un Français doit mourir."

Aux Armes Citoyens, le tome 2 de la Révolution Française par Max Gallo, ne se lache pas une fois qu'il est entamé. Rarement ai-je lu livre d'histoire avec une fébrilité comparable à celle de la lecture d'un roman.
Le parti pris de l'auteur est de montrer comment, après l'exécution de Louis XVI, la machine de la Révolution Française s'emballe inexorablement. Le pouvoir exécutif était personnifié. Sa vacance va entraîner des luttes fratricides sans fin entre révolutionnaires. A ces luttes vont venir s'ajouter les révoltes des Chouans, notamment en Vendée, et la guerre menée par les armées royalistes du reste de l'Europe.
Malgré toutes les horreurs de la période, tant les principes établis (valeurs humaines, égalité des citoyens, accès à l'enseignement, aux soins...) que la diffusion de la Démocratie en Europe (instaurations de régimes républicains dans le Nord de l'Italie, en Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse... sous le poids des armées de la République) ou la force de cette armée républicaine face aux armées royalistes par la motivation de ses hommes (et en premier lieu à Valmy, victoire de la volonté), ne peuvent qu'exalter le patriotisme.

Le temps que tout cela me passe, je suis pour le moment dans l'état d'esprit de jeter en cellule toute personne conspuant l'hymne national, si chèrement gagné. Mais c'est uniquement dû à mon influençabilité. Dans deux jours, il n'y paraîtra plus.

En attendant, je vous recommande plus que chaudement cet ouvrage, actuellement d'ailleurs numéro 1 des ventes en librairie, à ce que j'ai entendu dire.

jeudi 12 février 2009

Le roi n'est qu'un homme

Max Gallo vient de sortir son 100e ouvrage : Le Peuple et le Roi, qui traite de la Révolution Française, allant de la période 1774 à 1793, c'est à dire de l'avènement de Louis XVI à l'exécution de Louis Capet. Le tome 2, traitant de la Terreur, sortira en mars 2009.
Le livre a de multiples atouts : Avant tout, il se lit très bien. Certains pourront trouver les effets de style employés par l'auteur un peu lourds, mais on s'y habitue rapidement. La Révolution est présentée sous son jour magnifique (l'Abbé Grégoire et l'abolition de l'esclavage, la Déclaration des Droits de l'homme...) et ses pires horreurs (le massacre systématiques des individus emprisonnés en 1792 par une foule déchainée, sadique et incontrôlable).


L'ouvrage a notamment le mérite de présenter avec une grande clareté l'engrenage inexorable dans lequel le gouvernement est entrainé. Un gouvernement paradoxalement réformateur face à une assemblée conservatrice, dont les membres sont avides de garder leurs prérogatives financières. Les ministres des finances, de grands hommes, vont se succéder et se heurter les uns après les autres à ce système de privilèges sans pouvoir l'ébranler : Turgot, Necker, Calonne

Il est terrifiant de constater que progressivement, les Parlementaires vont se trouver dépassés par le mouvement qu'ils ont engendrés. Un petit nombre de sans-culottes, usant de l'intimidation et de la violence, manipulé par des tribuns populaires, va imposer les pires extrémités et atrocités.
Marat, Hebert, et leurs brulots, excitent le peuple et lui promettent du sang.

Le Républicain que je suis trouve le livre un peu trop pro-royaliste. Mais que cette histoire est bien contée. A l'opposée d'un Robespierre, un Saint Just ou un Philippe Egalité (le sournois Duc d'Orléans), des hommes tels que Mirabeau, Lafayette, Bailly redonnent foi dans la capacité de l'homme à voir plus grand que lui-même.

A lire, donc.

lundi 2 février 2009

Vampire, vous avez dit Vampire ?


"D" est la nouvelle série lancée par Ayroles (scénariste) et Maïorana (dessinateur). Leur précédente collaboration s'appelait Garulfo. Six tomes de bonheur à placer au panthéon de toute bonne bibliothèque de BD.
Depuis, Ayroles a écrit quelques tomes de Capes et de Crocs (en moyenne un par an). Qui sont également excellents.
"D" est un modèle de construction (utilisation de haute voltige du fameux "suspense de bas de page"), de finesse, d'humour, de frissons... l'ensemble étant superbement illustré avec un luxe de détails qui rendent cette BD non seulement très agréable à lire, mais à relire.
Le thème : une sombre histoire de vampires dans l'Angleterre victorienne. Je n'en dis pas plus afin de ne pas gacher le plaisir de la découverte.

Vous avez compris : je suis fan.
Courez acheter cette merveille, tome 1 d'une trilogie.

Viiiiiiite. Que faites-vous encore là ?